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Déclaration de Louis Mazuy au conseil municipal du 22 août 2008

Posté par pcfmaubeuge le 25 août 2008

Comme responsable du groupe communiste et républicain, je tiens à exprimer une appréciation et quelques exigences et propositions.

Si la première réflexion des habitants tourne autour du caractère spectaculaire des dégâts et de l’aspect effrayant de la tornade pour ceux qui l’ont vécu, plusieurs questions taraudent l’état d’esprit de la population.

Une, primordiale, est liée à la réparation des dégâts des habitations et la couverture qui en sera faite par les assurances. J’y reviendrai.

Une autre s’exprime assez massivement. Le montant de l’aide d’urgence de l’Etat de 300 000 € a été vécu comme largement insuffisant quand on sait le nombre de familles touchées. Ce sentiment d’insuffisance de l’engagement de l’Etat a été accentué par le constat d’un déploiement peu significatif des forces de police et de l’armée. La fourniture de mobil’home ne suffit pas.

Nous prenons acte que dans son rôle, le Maire de Maubeuge ne mette pas en avant ces critiques et vise directement à obtenir un concours conséquent de l’Etat.

Nous pensons que notre intervention de groupe bien à gauche, de critique des abandons du rôle du service public par l’Etat, a son utilité pour obliger le gouvernement à débloquer des moyens pour le moins nécessaires.

Suite au récapitulatif présenté par Monsieur le Maire, nous voulons souligner quelques exigences. Concernant la réparation des dégâts de la collectivité publique, nous nous positionnerons ultérieurement sur la base d’analyses détaillées par domaines. Par exemple, à propos de la cantine centrale scolaire, nous constatons que trouver une solution à long terme amène un débat sur le devenir de ce service public. Avec des choix différents possibles qui ne sont pas neutres (sous-traitance, agglomération…), au-delà des aspects techniques.

C’est concernant l’aide publique aux familles dont les biens ont été touchés par la catastrophe, que nous avons une proposition pour une nouvelle étape. Dès le début du désastre, l’apport de la cellule de crise qui s’est appuyée sur la compétence du personnel municipal en terme d’assurance a été utile à beaucoup. Ce qui a sans doute permis de mettre la pression sur les assureurs et évité du même coup à beaucoup d’être bernés.

Cela dit, l’avenir s’annonce très difficile pour les familles. Notre proposition concerne la réhabilitation des habitations privées. Les familles, isolées, ne sont pas dans des conditions idéales pour traiter avec les entreprises du bâtiment. Un travail morcelé habitation par habitation n’est pas aussi favorable à la réduction de délais vu la surcharge des entreprises.

Nous entendons la proposition de bail à reconstruction qui est annoncée. Nous proposons qu’une ingénierie travaillant comme service public pour le compte de chaque habitant soit désignée par l’Etat, avec un financement pouvant être à la charge des assurances. Ce service aurait pour fonction d’aider à la rationalisation des appels d’offres, de sélectionner les entreprises sérieuses, de favoriser une organisation globale pour organiser les délais, de réaliser les contrôles des travaux. Dans notre esprit, cette ingiénerie s’effectuerait dans le respect du droit de décision de chaque habitant en tant que propriétaire.

Cette mise en place n’est pas à la portée de la municipalité. C’est à notre avis le rôle de l’Etat de désigner un tel organisme, travaillant comme service public indépendant des entreprises et des assureurs.

Cette proposition pose une question d’urgence qui doit être soumise à l’Etat.

Un deuxième aspect nécessite un engagement de moyens appropriés à l’initiative de l’Etat. Il s’agit du suivi psychologique d’ampleur des nombreuses personnes dont le traumatisme va se révéler au fur et à mesure des semaines et des mois. Pour la rentrée scolaire, les enseignants ne doivent pas de trouver seuls à prendre en charge cette question. Cela appelle un apport exceptionnel de moyens au-delà de ceux de la santé publique locale.

En posant ces exigences, nous mettons indirectement en évidence les manques cruels auxquels ont conduit les politiques libérales de réduction de capacité des services publiques.

Après cette catastrophe, être ferme pour que l’Etat compense immédiatement ces manques de manière exceptionnelle, c’est donc aussi alerter sur les carences résultant de ces politiques successives.

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