Histoire des Communistes et les premiers mai
Posté par pcfmaubeuge le 20 avril 2011
Luttes sociales et débouchés politiques
Des coups de fusils dans la foule. Des orateurs sont arrêtés et jugés. Cinq seront condamnés à mort et, le 11 novembre 1886, quatre d’entre eux seront pendus (le cinquième s’étant « suicidé » en prison).
Ils s’appelaient Spies, Parson, Fisher, Engel, Lingg. Nous les connaissons aujourd’hui, non plus par leur patronyme, mais sous le vocable collectif de « Martyrs de Chicago ». A ce titre, ils sont les précurseurs des Premiers mai fêtés aujourd’hui dans le monde et, l’épitaphe gravée sur la tombe de l’un d’eux augure bien de l’avenir de cette journée de grèves et de manifestations : « Un jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui. »
14 mai 1891 : Fourmies …*
A Fourmies, ville textile du nord de la France, la troupe, équipée récemment de fusils Lebel tire sur les manifestants qui veulent libérer des grévistes arrêtés le matin. Près de 10 morts sont relevés, dont de nombreux jeunes. Montéhus, le célèbre chansonnier écrit : « C’est sur une gamine que le Lebel fit son premier essai », tandis que E. Voillequin rédige « Les martyrs de Fourmies » (musique de Georges Poivilliers), rendant hommage à deux jeunes filles qui « distribuaient des fleurs des champs/lorsque soudain sifflent les balles/qui les frappent de tous côtés ».
A l’Assemblée nationale, la gauche réclame l’amnistie pour tous les manifestants. Leur proposition sera repoussée,
alors qu’un procès condamne 9 d’entre eux pour entrave à la liberté du travail, outrages et violences à agents.
Un mouvement organisé impose des progrès sociaux
Les femmes obtiennent, le 3 juillet 1907, « de disposer librement du salaire provenant de leur activité professionnelle ». Les années 1906-1910 verront se développer de nombreuses grèves longues, la solidarité s’exprimant au travers de « soupes communistes« .
En avril 1910, une loi sur les retraites ouvrières et paysannes est votée, et une autre loi du 28 décembre de la même année permet de regrouper la législation sociale sous forme d’un code du travail. Après la première victoire de 1906 sur le repos hebdomadaire, les députés instaurent la journée de huit heures le 23 avril 1919. Le travail hebdomadaire est fixé à 48 heures. Des exceptions restent toutefois possibles.
Et vint 1936
En mars 1936, le 1er mai sera, comme le titre l’Humanité « un magnifique 1er mai de grèves et de manifestation sous le signe de l’unité ». Cinq jours plus tôt, le rassemblement populaire était arrivé en tête lors du premier tour des élections législatives.
Le Front populaire a remporté les élections législatives à la suite du second tour, le 3 mai. Ces luttes, novatrices dans leur forme, avec occupations d’usines, débouchent sur d’importants progrès sociaux : le gouvernement de Léon Blum, en place début juin, ouvre des négociations à Matignon qui déboucheront sur les accords du même nom (élection de délégués ouvriers, augmentation des salaires de 7 à 15%) complétés quelques jours plus tard par la loi sur les 40 heures et les congés payés.
Ce qui est sûr, c’est que 1936 voit les dernières luttes ayant encore comme fleur fétiche l’aubépine rouge de la couleur du sang des ouvriers
« En mai, fais ce qu’il te plaît »
Il est d’usage d’insister sur l’importance du mouvement étudiant dans l’émergence de la grande grève générale de Mai 68. Il est utile de rappeler que des secteurs ouvriers menaient des grèves dures.
La grande centrale syndicale (la CGT) et le PC ont renoué avec la tradition des défilés du 1er mai, interrompue en 1954.
Les travailleurs des chantiers ont déserté La Trait, devenue ville morte… ». Le gouvernement a en effet décidé un processus de concentration des principales sociétés de construction navale, entraînant à terme la disparition de ce secteur au Trait. Occupation des chantiers, écoles fermées, opération ville morte… : prologue au 13 mai, jour qui verra se rejoindre, dans la rue, étudiants et ouvriers.
Ce mois de mai sera celui de slogans novateurs, de contestation de l’autorité, de la société de consommation. Les accords de Grenelle (conclus mais jamais signés) prévoient de fortes augmentations du SMIG et des salaires et la reconnaissance des sections syndicales dans l’entreprise.
Des premiers premiers mai à aujourd’hui, de l’aubépine rouge au brin de muguet, des chansons de Montéhus au « tous ensemble » ou « unité dans les luttes et unité dans les urnes » de nos jours, de la lutte pour les 8 heures aux 35 heures, que de progrès les ouvriers, employés ont-ils remportés.
Nous devons continuer à écrire cette histoire, et réussir enfin à la fois les mobilisations populaires et gagner les élections qui permettront la mise en place d’un pouvoir apte à mettre en oeuvre un programme ambitieux de nouveaux droits et de nouvelles répartitions des richesses : avec nous les Communistes et le « Front de gauche » .
* Ma famille (arrière grands-parents maternelle) habitaient Fourmies et Wignehies et travaillaient dans les usines de textile. (Voir au 14 Mai 1891). Ma belle-famille, dans les mines.
Des hommes qui se sont battus pour un monde plus juste, on ne peut pas oublier tout ça et ne pas réagir aujourd’hui.
Alors OUI !, les communistes sont encore et toujours là à lutter pour vous, pour garder vos droits et vos acquis, que des anciens se sont battus à obtenir pour que leurs enfants aient une vie plus sereine!.
M-A B
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