Communiqué du groupe éducation du Front de gauche
Posté par pcfmaubeuge le 4 mai 2013
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Après 10 ans d’efforts,
le lobbying du Medef a enfin trouvé un écho
avec François Hollande !
Communiqué du groupe éducation du Front de gauche, 3 mai 2013.
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« Notre premier devoir, c’est de stimuler l’esprit d’entreprise dans notre pays. C’est d’abord le rôle de l’école » a déclaré François Hollande, lors d’une réception de 300 entrepreneurs à l’Élysée. Le président propose « de la sixième à la terminale », un programme de l’entrepreneuriat.
Depuis les années 2000, la commission européenne a introduit une compétence clé, « l’esprit d’entreprise ». La définition de cette compétence a été un enjeu important au moment de la définition du socle de compétences en 2005, lors de la loi Fillon.
Après de vifs débats cette compétence était devenue, avec l’accord de la communauté éducative mais contre l’avis du Medef , »esprit d’initiative ».
Esprit d’initiative qui peut se décliner dans la construction de projets communs (sorties pédagogiques, jumelages avec des écoles, journaux lycéens..) mais ce n’est pas ce que souhaite le Medef et ses satellites comme l’Institut de l’entreprise.
François Hollande s’est rangé du côté du lobby du Medef dans un contexte où l’amnistie sociale a été refusée contre l’avis du Sénat, et par un passage en force de l’accord national interprofessionnel et où des études sérieuses montrent que le management des entreprises en France est marqué par l’autoritarisme et les mauvaises conditions de travail
Une fois de plus le lobby du Medef, toujours très présents dans les cabinets ministériels, de gauche comme de droite a marqué un point. Depuis plus de 10 ans, il fait pression sur les éditeurs de manuels scolaires ( jugés trop critiques sur l’entreprise), les programmes ( accusés d’être trop enclins à parler du chômage), ou la formation des enseignants (proposition de stages longs dans les grandes entreprises choisies) .
En annonçant sans concertation, un enseignement déjà rejeté en 2005 par la communauté éducative, Hollande a fait plusieurs choix :
Il a placé la responsabilité des enseignements sous l’autorité du chef de l’Etat au moment même où la loi refondation doit passer au Sénat , loi dans laquelle un conseil supérieur des programmes doit justement s’atteler à la lourde tâche de la construction de nouveaux programmes en lien avec l’évaluation et la formation des enseignants.
Il a tranché en faveur d’une définition de l’esprit d’entreprise, entretenant la confusion entre esprit d’entreprise et entreprise au sens restrictif défini par le Medef en France. Développer un « esprit » ne peut se faire sans contenus, sans savoirs légitimes. S’il s’agit de faire connaître le monde de l’entreprise alors faisons la entrer dans les programmes des élèves, développons la culture économique et sociale des élèves, types d’entreprises sans oublier l’Économie Sociale et Solidaire, fonctionnement des entreprises, y compris du droit du travail avec des enseignants formés.
Rappelons que l’école a pour mission de transmettre des savoirs émancipateurs, reposant sur des bases scientifiques et de permettre leur appropriation par les élèves. Elle doit favoriser le développement d’un esprit critique dans le respect de la laïcité.
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