Publication du réseau Santé du PCF – Extrait du 4 pages :
Les dernières semaines ont été marquées par une série de drames dans les hôpitaux.
Nicolas Sarkozy et son équipe en attribuent la responsabilité à un défaut d’organisation dans les établissements. Et, pour la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, l’incrimination des soignants serait “procédure normale”.
En réalité, ces événements, qu’on ne peut évoquer sans penser à des familles durement touchées, ne peuvent décemment être attribués à la malchance. Ils sont la partie émergée d’un hôpital abîmé par le manque de crédits et par la logique d’entreprise à laquelle il est soumis.
Bien sûr, il faut améliorer l’organisation. Mais soyons clair. La désorganisation actuelle s’appelle manque de personnel, déficit de lits d’hospitalisation, compétition entre tous, inflation bureaucratique. Un exemple : le travail à l’hôpital est un travail d’équipe. Lorsque, en permanence, il manque un chaînon – aujourd’hui le brancardier, hier le médecin ou l’infirmier, demain l’aide-soignante –, le travailler ensemble est impossible.
Avec 800 millions de déficit chronique, l’hôpital souffre avant tout d’un sous-financement. Avec l’allongement de l’espérance de vie, l’amélioration des techniques médicales, les dépenses de santé ne peuvent qu’augmenter. Elles ne sont pas au-dessus des moyens d’un pays développé comme le nôtre.
Pour y faire face, il faut cesser d’offrir des cadeaux aux plus riches et remettre en question les exonérations de cotisations patronales (33milliards d’euros en 2009).
Mme Bachelot s’apprête à présenter devant le parlement un projet de loi “Hôpital, patients, santé, territoires” qui, selon elle, serait le remède aux maux de l’hôpital. Tout porte à croire, au contraire, qu’il aggraverait la situation. Ce projet s’inscrit dans la continuité du plan Juppé (1995), de la loi Douste-Blazy (2004) et du plan “Hôpital 2007”, qui ont constitué des étapes vers l’hôpital-entreprise. Leur objectif commun était de maintenir dans le secteur public les populations et les pathologies coûteuses, et de transférer sur le privé les activités rentables.
Ainsi, 70 % des actes chirurgicaux étaient pratiqués il y a 10 ans dans le public. Aujourd’hui, moins de 40 % de ces actes y sont réalisés.
La loi Bachelot va plus loin dans la marchandisation de la santé. Avec ce projet, il n’y aurait plus, à terme, qu’un seul hôpital par territoire, les médecins seraient rémunérés au rendement, les malades baladés entre les hôpitaux et les cliniques selon qu’ils sont rentables ou coûteux. Et, cerise sur le gâteau, les soignants porteraient la responsabilité des accidents induits par cette politique.
Parce qu’ils font le choix de la solidarité et de l’égalité des droits, les communistes s’opposeront de toutes leurs forces à ce projet. Les récents reculs imposés au gouvernement, sur son projet de “réforme” de l’école comme sur le travail du dimanche, montrent que cette bataille aussi peut être gagnée. Sur le terrain, avec d’autres, les communistes recensent, hôpital par hôpital, les besoins en moyens humains et financiers. À l’Assemblée nationale, les députés PCF se font les porte-parole de la population.
L’attachement de nos concitoyens au système de santé solidaire, la difficulté pour un nombre croissant de gens d’accéder aux soins, la souffrance des soignants qui ne supportent pas d’exercer aux limites de la sécurité : voilà autant de raisons de se mobiliser.
En de nombreux endroits, les personnels, les usagers se battent déjà pour défendre le précieux patrimoine que représente encore, malgré tous les coups reçus, l’hôpital public, avec le savoir-faire, les connaissances, la conscience professionnelle de ses équipes. Un autre projet est possible pour l’hôpital public, pour l’ensemble du système de santé. Dans cette optique, le Parti communiste met en débat un ensemble de réflexions et de propositions.
Pierre Laurent, coordinateur national du PCF
Jean-Luc Gibelin, animateur Santé du PCF
Malgré les accidents récents, 77 % des Français accordent leur confiance à l’hôpital public…
ENSEMBLE pour le retrait de la loi Bachelot…
le tract 4 pages est ici → 4phopital.pdf